Ce qu'il ne faut pas faire - Les erreurs à éviter

Des erreurs sont souvent commises lors de la définition ou de l'installation d'un système de boucle d'induction magnétique.

Ces systèmes ne fonctionnent pas comme il le devrait et n'apportent pas toujours l'aide attendue par les personnes malentendantes. Certains de ces systèmes sont hors norme et ne peuvent pas être réceptionnés.

Rappelons qu'aux dires des associations de malentendants, près de 70 % des boucles installées n'offrent pas les avantages attendus par les malentendants, quand elles n'interfèrent pas avec d'autres boucles ou d'autres systèmes du voisinage.

Dans de grandes salles, on note souvent des boucles périmètriques installées au sol, avec un dénivelé insuffisant, et offrant un champ creux et un niveau sonore irrégulier. Ces boucles ne sont le plus souvent utiles qu'en périphérie de la salle.

Lorsque plusieurs boucles sont installées il est parfois constater de la diaphonie ente des boucles qui n'ont pas été caractérisées convenablement.

Parfois des liaisons audio non conformes entraînent des parasites dans la boucle. Cette perturbation est transmise par la boucle même si celle-ci est parfaitement conforme aux règles de l'art et elle-même indemne de parasites.

Parfois aussi l'existence d'une pollution magnétique locale qui n'a pas été contrôlée affecte le confort des personnes malentendantes. Elle peut dans certains cas être rédhibitoire. Elle est parfois attribuée à la boucle alors que le système de boucle lui-même n'en est aucunement responsable.

Il ne faut pas considérer une boucle comme un haut-parleur en 100 Volts Cette étude de cas, prise en exemple, a trait à une salle d'attente dans une gare. Les dimensions de cette salle et son environnement, avec de grandes quantités de métal, rendaient impossible l'utilisation de la simple boucle périmètrique en plafond préconisée dans la consultation. Dans de telles conditions l'idéal aurait été de mettre en oeuvre un système de boucles phasé en épingles, posé au sol. Cette disposition aurait permis de compenser les perturbations  métalliques et d'obtenir une couverture régulière, sans zone d'annulation. Un tel système qui nécessitait le démontage de nombreux éléments solidement ancrés dans le sol n'a pas été retenu. Un système de boucle en "8" a finalement été choisi. Dans ce cas il existe une zone d'annulation ponctuelle à la verticale du droit où les fils du "8" se croisent. La boucle est posée dans un rainurage au sol. La baie de sonorisation de la gare est située très loin de la boucle. Comme il n'est pas souhaitable de trop éloigner l'amplificateur de la boucle afin de ne pas altérer les caractéristiques du système, l'amplificateur a été initialement placé à proximité de la boucle. Les mesures réalisées dans ces conditions étaient parfaitement conformes aux exigences de la norme et la qualité audio irréprochable. Cette configuration a été ultérieurement modifiée par le client qui a voulu que l'amplificateur de la boucle d'induction soit ramené dans la baie de sonorisation. L'amplificateur de la boucle a alors été remplacé par un amplificateur de sonorisation classique et la longue liaison avec la boucle a été traitée en ligne 100 Volts, comme pour alimenter un haut-parleur en haute impédance. La qualité du système s'en trouve très sensiblement affectée. Il existe plusieurs raisons à cela : Les caractéristiques interdépendantes de l'amplificateur et de la boucle avait été optimisées pour offrir la meilleure performance. Les nouvelles dispositions adoptées ne satisfont plus à cette exigence. Un amplificateur de sonorisation classique, même pourvu d'un transformateur adaptateur d'impédance, est inadapté pour alimenter une boucle. Un amplificateur de sonorisation traditionnel est prévu pour travailler en tension alors que les boucles exigent des amplificateurs qui travaillent en courant. Le principe de la ligne 100 Volts utilisé pour relier l'amplificateur à la boucle est lui aussi inadapté car les transformateurs de ligne 100 Volts ne permettent pas de fournir le courant nécessaire. Une telle conception est encore souvent préconisée sur la base de CCTP obsolètes totalement dépassés. Il n'y a de plus aucune économie à espérer d'un tel système.

Il ne faut pas remplacer un cheval borgne contre un autre cheval borgne Cette étude de cas concerne un théâtre de l'ouest de la France. La salle est vaste. La structure du bâtiment, relativement récent, comporte de grandes quantités de métal. Malgré cela, la salle a été pourvue initialement d'une boucle d'induction périmètrique. Comme il fallait s'y attendre, cette boucle n'a jamais donné  satisfaction. A l'occasion d'une restauration de la salle il a été décidé de remplacer la boucle d'induction existante. Une entreprise consultée, parmi les plus compétentes, a expliqué aux responsables pourquoi une boucle périmètrique ne pouvait pas fonctionner convenablement dans de telles conditions et a proposé un système adapté, assorti de toutes les assurances de bon fonctionnement et de conformité à la norme. Nonobstant, la salle a été rééquipée d'une nouvelle boucle périmètrique qui, aux dires des malentendants qui ont pu tester la nouvelle installation, ne donne toujours pas satisfaction. Même motif, même punition. La nouvelle boucle est encore mal positionnée et il n'a pas été tenu compte des perturbations dues à la présence de métal. Que faire face à tant d'aveuglement et de gaspillage des fonds publics ?

Il ne faut pas omettre d'attirer l'attention sur des problèmes potentiels Cette étude de cas concerne l'amphithéâtre d'une institution d'enseignement national, en Touraine. La construction est récente et la structure du bâtiment comporte de grandes quantités de métal. La consultation initiale s'est faite sur plans, le bâtiment n'étant pas encore sorti de terre. La salle en gradins a été équipée d'un système de boucle. Le système de boucle n'apporte pratiquement aucune aide aux malentendants. Il est quasiment inexploitable à cause d'une pollution magnétique locale extrêmement puissante qui est directement captée par les aides auditives et couvre le signal issu de la boucle. L'adjudicataire aurait du attirer l'attention des responsables sur l'éventualité d'un tel désordre. Ce type de problème, même s'il n'est pas toujours aussi manifeste, n'est pas rare. Il faut mettre en garde les responsables des projets afin qu'ils puissent prendre toutes dispositions visant à prévenir de telles perturbations qui n'apparaissent pas lors de l'utilisation de moyens de communication traditionnels (sonorisation, radio, infrarouge).

Il ne faut pas négliger de fournir tous les éléments d'étude nécessaires Il s'agit là de l'auditorium du centre de formation d'une grande officine libérale, situé dans le sud-est de la France. La salle pourvue de gradins se présente en longueur. Sur les documents fournis en vue de l'étude de la boucle les gradins n'apparaissaient pas. Il a donc été préconisé une boucle périmètrique ceinturant la salle à bonne hauteur. Il existe un faux plafond acoustique sous forme d'un cluster central qui ne va pas jusqu'aux murs de la salle. Malgré les préconisations la boucle a été installée au pourtour de ce faux plafond, au dessus de son ossature métallique. Deux problèmes sont alors apparus : Pertes métalliques excessives dues à l'installation de la boucle dans le faux plafond et mauvais positionnement de la boucle en hauteur. La salle se révélant en gradins la boucle devait pour le moins suivre la pente afin d'offrir un champ régulier. Les parois de la salle étant lisses et venant d'être peintes le client n'a pas voulu qu'une boucle y soit installée. La boucle a donc été réinstallée en pourtour de la salle, au niveau du plafond, là où elle a pu être dissimulée. La boucle ne suit pas la pente et est trop haute à certains endroits. Pour compenser l'augmentation des pertes dues à l'éloignement de la boucle il a été nécessaire de coupler deux amplificateurs de boucle. Cela n'a en rien changé l'irrégularité du champ magnétique qui est due pour sa part au mauvais positionnement de la boucle. Des plans indiquant clairement que la salle était en gradins auraient permis de préconiser un système adapté, évitant ainsi un surcoût non négligeable, et surtout, à terme, une couverture irrégulière de la boucle.